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Récits d'Asie
11 mars 2013

Enfin Angkor !

Voila Siem Reap, la ville a quelques kilometres de temples d'Angkor, qui sert de base a ses explorateurs. Lorsque nous arrivons, la ville est privée d'electricité depuis quelques jours - comble pour une ville qui se veut le Las vegas du Cambodge avec ses panneaux lumineux de partout. D'ailleurs comment fait la ville pour continuer a fonctionner, a satisfaire les touristes et a rentrer de l'argent ? La solution : on remet de l'electricite ! Débrouille, bruit des générateurs improvisés dans la cour des guesthouses. Comment contacter Arnaud qu'on est censés retrouver ici ? Pas de soucis, si notre guesthouse est éclairée a la bougie ils ont quand meme bricolé une batterie de secours pour brancher le modem. Le temps d'envoyer un mail rapide pour donner un rendez-vous a Arnaud, sans savoir si lui va pouvoir trouver un moyen de se connecter, et on est partis pour explorer Siem Reap. 

On y trouve de tout et pour tous les gouts, des restos de tous les pays autour de la Pub Street ou se concentre l'animation les soirs. On se pose a la terrasse d'un café, et magie Arnaud fait son apparition. C'est drole et excitant de se retouver a l'autre bout du monde ! Arnaud, qui voyage en velo couché depuis plus de huit mois s'est accordé une bonne semaine pour decouvrir les temples. Cela fait deja quatre jours qu'il arpente Angkor et il nous file ses premiers tuyaux. On apprend de lui que le site est immense, qu'il faut s'organiser un peu pour eviter de tomber dans les heures chaudes ou les heures touristiques qui peuvent gacher la magie des trois ou quatre ''temples stars". Il y a aussi des temples plus petits, éparpillés sur le site et on aimerait se garder du temps pour les visiter. Munis de notre pass 3 jours, on opte pour l'option crescendo : garder les temples les plus impressionnants pour la fin.

Le premier jour, on abandonne Arnaud et on loue les services d'un Tuktuk pour mieux explorer les temples a la peripherie du site, on se donne rendez-vous pour les deux jours suivants pour se perdre ensemble dans le coeur du site a velo. Le tuktuk tranquille nous dépose devant chacun des temples, il nous envoie en mission photo et nous attendra dans son hamac improvisé a la sortie opposée. Deja, on est impressionnés par l'échelle des temples. Dans un on découvre des gravures bien restaurées, dans un autre notre premier ''figuier des ruines'' perché sur une porte de pierre. Il parait que les arbres sont encore plus impressionnants dans les autres ruines, on a hate de voir ca, le suspense monte ! Le coté off d'Angkor se dévoile aussi : déploiement incessants de solicitation des marchands et des enfants vendeurs de cartes postales et autres magnets pour soutirer quelques dollars de plus au pauvre touriste qui n'en peut plus de se faire harceler mais tache de rester poli. Cette premiere journée est vraiment posée, on a estimé qu'on pouvait partir pas trop tot le matin et rentrer pas trop tard et on se fait conduire les cheveux dans le vent entre les différentes étapes. 

C'est que l'on avait prévu qu'il faudrait etre plus courageux les jours suivants ! Deuxieme jour, levés a 4h30, on part dans la nuit a velo pour découvrir le réveil des visages de pierre du majestueux Bayon. Sur la route on croise de nombreux tuktuk, et on se demande si on va etre pris dans le flot des touristes a une heure si matinale. Pas de risque, tous se dirigent vers Angkor Wat pour voir la boule de feu se lever derriere la silhouette du temple. Nous on trace, et on les laisse s'agglutiner, pour aller se perdre dans la ville-jungle d'Angkor Thom. Bonne surprise, on est seuls et on se sent un peu comme des explorateurs du nouveau monde a fouler le parvis de pierre dans l'obscurité des dernieres minutes de la nuit, avec des bruits magiques et inquiétants d'oiseaux, de singes et peut etre d'autres choses encore... On ere un peu dans les premiers couloirs du temple, n'osant pas encore emprunter l'escalier qui mene a la terrasse supérieure. Finalement, on y monte a taton et on est acceuillis par les dizaines de visages de pierre qui ornent les tours. On savoure une bonne heure d'exculsivité avant l'assaut progressif des premiers cars de touristes, le temps de voir s'éclairer un a un ces mystérieux visages emplis de sérénité. On avait rendez-vous avec Arnaud mais impossible de se retrouver tant les terrasses sont envahies en peu de temps. Par un hasard chanceux c'est lui qui nous trouve un peu plus tard quelque part dans l'immensité de la ville d'Angkor Thom. Ensemble on parcourt les temples situés a l'intérieur de l'enceinte de la ville, croisant ca et la des petits groupes de macaques qui se cherchent les poux ou se mettent des peignées. Nos premiers apercus de Ta Prohm et d'Angkor Wat cet apres-midi la sont un peu dénaturés par la chaleur et la masse de touristes, ca se bouscule pour faire sa photo devant tel arbre, il y a une file d'attente pour accéder a telle galerie, bref insupportable. On a peut etre été un peu trop impatients de vouloir les voir ce jour la : la bonne résolution, c'est de se lever a l'aube pour retourner les voir le lendemain. 

Entre temps, on apprend que le lendemain est un jour de fete religieuse bouddhiste et que la terrasse supérieure d'Angkor Wat est fermée pour l'occasion. Changement de programme, on part voir avec Arnaud les villages du bord du Lac Tonlé Sap, a 15 km au sud de Siem Reap. Ca fait un bon break pour éviter l'overdose de temples et ca permet a Arnaud de nous montrer son beau velo position couché en action (qu'il ne s'est pas risqué a amener dans Angkor). Au village de Chong Kneas, les maisons sont perchées sur des pilotis de bambous a une quinzaine de metres du sol pour ne pas etre immergées lors de la montée des eaux du lac pendant la saison des pluies. Arnaud et son étrange bi-roues suscite des regards étonnés, ébahis, amusés, en tout cas ca marche a tous les coups, tout le monde se retourne a son passage et on s'étonne qu'il ne crée pas plus d'accidents !

Le réveil est encore une fois tres matinal pour ce dernier jour, on fait la route avec Arnaud jusqu'a Ta Prohm, que l'on éprouve un grand plaisir a redécouvrir a la fraiche et quasiment tous seuls. Decidement, c'est le bon moment pour etre tranquille, tous les chinois se motivent pour un sunrise a Angkor Wat un matin, mais aucun d'eux n'a le courage de renouveler l'expérience pour d'autres temples ! Mais nous on est la, meme si ca nous coute pas mal ! Le temple prend une dimension plus mystique, les fromagers qui enveloppent les ruines sont visibles sous tous les angles et on sent vraiment que la nature a repris le dessus sur l'homme - sans la foule d'hommes pour la photographier a ce moment de la journée. On trouve une cour un peu cachée pour dessiner, un peu épuisés mais contents de profiter de cet endroit pas vraiment inclus sur le circuit type des guides locaux. A la fin de la matinée on sort de notre bulle de tranquillité pour s'apercevoir que le temple est aussi bondé que la veille : fuyons ! La journée semble longue et les coups de barres s'enchainent, c'est beau de profiter du calme matinal mais quand est-ce qu'on fait la sieste ? Il faudra attendre d'escalader la plus haute terrasse de l'immense Angkor Wat pour roupiller quelques minutes avant le coucher de soleil.

A la maniere de nouveaux explorateurs, il faut donc un peu de courage lors de longues journées un peu inévitables pour se frayer un chemin entre les hordes de touristes et celles des vendeurs locaux pour retrouver un peu de la magie des temples abandonnés tels qu'a pu les percevoir Pierre Loti (a son époque les temples surgissaient d'une jungle épaisse et n'étaient habités que de quelques bonzes et de chauves-souris). On quitte donc Angkor completement claqués mais les yeux ravis des moments privilégiés qu'on a pu y passer.

Quelques - nombreuses - photos a partager avec vous :

P1120362

 

 

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Commentaires
P
Voici ou furent des palais, voici ou vecurent des rois prodigieusement fastueux, de qui l'on ne sait plus rien [...] Ce sont des constructions humaines, ces hauts rochers qui, maintenant, font corps avec la foret et que des milliers de racines enveloppent, etreignent comme des pieuvres. <br /> <br /> <br /> <br /> Car il y a un entetement de destruction meme chez les plantes. Le prince de la mort, que les Brahmes appellent Shiva, celui qui a suscite a chaque bete l'ennemi special qui la mange, a chaque creature ses microbes rongeurs, semble avoir prevu, depuis la nuit des origines que les hommes tenteraient de se prolonger un peu en construisant des choses durables ; alors, pour aneantir leur oeuvre, il a imagine, entre mille autres agents destructeurs, les parietaires, et surtout ce figuier des ruines auquel rien ne resiste.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est le figuier des ruines qui regne aujourd'hui en maitre sur Angkor. Au dessus des palais, au dessus des temples qu'il a patiemment desagreges, partout il deploie en triomphe son pale branchage lisse, au mouchetures de serpent, et son large dome de feuilles. <br /> <br /> <br /> <br /> Il n'etait d'abord qu'une petite graine, semee par le vent sur une frise ou au sommet d'une tour. Mais, des qu'il a pu germer, ces racines, comme des filaments tenus, se sont insinues entre les pierres pour descendre, descendre, guidees par un instinct sur, vers le sol, et, quand enfin elles l'on rencontre, vite elles se sont gonflees de suc nourricier, jusqu'a devenir enormes, disjoignant, desequilibrant tout, ouvrant du haut en bas les epaisses murailles ; alors, sans recours, l'edifice a ete perdu.
X
Bravo, les exploratrices et explorateurs ! Quel courage. Passionnant.
Récits d'Asie
  • Bonjour, Bienvenue ! Ce blog retrace notre virée en Asie du Sud-Est de Janvier à Mars 2013. On espère avoir le temps de l'alimenter pour partager avec vous des sourires, des surprises, des saveurs de ce coin du monde. Marie et Jean-Rémi
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